CARNAVAL
Le carnaval dans l'histoire :
Dans de nombreux
pays, le début de l’année est une période très joyeuse. En effet, les chants,
les danses, les grelots, les déguisements, les masques, les tambours et les
fifres vont bruyamment sortir dans les rues et célébrer le carnaval ; mot
d’origine italienne traduit au XVIe siècle signifiant « ôter la
viande ». Cette période festive est une ancienne cérémonie romaine
« les Lupercales », annonçant le départ d’une nouvelle année. Elles symbolisaient l’arrivée de la
sauvagerie et de l’animalité des hommes qui, ce jour-là, revêtaient une peau de
bouc. Le désordre bousculait le monde bien ordonné et les morts envahissaient
le monde des vivants.
Récupérés par le Christianisme,
les jours gras sont suivis du mercredi des Cendres ou le début du carême, temps
de jeûne de quarante jours pour préparer à la fête de Pâques qui célèbre la
résurrection du Christ.
Le carnaval et le monde physique :
Durant cette
période et dans le but d’obtenir une nouvelle identité, l’individu se grime et
se déguise. Cette transformation lui permet d’endosser un nouveau rôle et de
changer son comportement.
Native du nord de
la France, je vais vous parler carnaval de Dunkerque. À l’origine, la bande des
pêcheurs rassemblait les marins qui s’enrôlaient sur les bateaux pour six longs
mois de pêche en Islande et ce départ coïncidait avec l’époque du carnaval. La
mer faisait de nombreuses victimes et les hommes n’étaient jamais certains de
revoir un jour leur famille. C’est pour cette raison que, la veille du départ
en mer, les armateurs payaient aux marins la moitié de leur solde et leur
offraient un repas de fête « la
foye » à partager avec leur famille. C’est ainsi qu’une poignée de
joyeux drilles vêtus d’un sac de pommes de terre en toile de jute commença à
défiler dans les rues.
Aujourd’hui, les
rassemblements carnavalesques démarrent le premier weekend de janvier et se
terminent vers le printemps. Cette fête populaire attire des milliers de
personnes et, pour mettre de l’ordre dans ce désordre des Lupercales, il existe
la charte du carnaval. Les règles sont le respect, la solidarité, l’engagement
et l’esprit d’équipe.
Fête traditionnelle :
Ce jour-là, à
Dunkerque, l’atmosphère est très particulière, la ville se vide de ses
voitures, le matin très tôt, quelques carnavaleux chantent et jouent du tambour
pour la réveiller. Certains appartements et maisons se débarrassent de leurs
meubles et s’organisent en « chapelle »,
les occupants disposent sur une table une quantité de salades, des casse-croûtes,
des tartes et des crèmes réalisés par la maitresse de maison. Les carnavaleux
possédant le mot de passe pourront ainsi venir s’y restaurer gracieusement,
chanter et boire.
Vers 15 heures,
une vague humaine ou ces milliers de « masquelours » vont à l’appel
du tambour-major se rassembler, se tasser et rapidement un ordre apparaît. Afin
de protéger les musiciens de la foule déchainée, les lignes de tête se mettent
en place et, derrière elles, se forment, ce que l’on appelle la bande. Ce
joyeux ruban coloré composé d’hommes, de femmes et d’enfants se tenant bras
dessus, bras dessous en chantant et en dansant, va aux sons des fifres et des
tambours parcourir les rues.
Accompagné de sa
cantinière, Cô-Pinard personnage très respecté, conduira le défilé jusqu’à la
tombée de la nuit pour former le cercle du rigodon, chahut effréné d’environ
une heure. À la fin, les milliers de carnavaleux se mettront à genoux pour
chanter la cantate à Jean Bard et l’hymne à Cô-Pinard II.
Vus d’un balcon, c’est
magnifique, nous avons l’impression que les peines, les situations sociales
précaires,
les souffrances, les
différences se sont également travesties. Le grimage et les masques nous
donnent l’illusion que tous les hommes sont heureux, que tous sont solidaires
les uns des autres. La hauteur de notre balcon nous protège des vapeurs de
l’alcool, des comas éthyliques, des abus sexuels, de la vulgarité, de la
violence et de la fumée nauséabonde des produits illicites. Aujourd’hui, le
carnaval et ses débordements n’ont plus aucun rapport avec la fête des armateurs
« la Foye » ou la fête
religieuse.
Le carnaval et le monde spirituel :
Observons cette
manifestation d’un point de vue spirituel.
Si au-delà de cette foule joyeuse
et hurlante, nous pouvions avoir une vision globale de ce qui se passe réellement
dans les rues, nous constaterions que le défilé n’est pas uniquement constitué d’êtres
physiques. Nous serions effrayés, en voyant apparaître sous nos yeux, un grand
nombre d’esprits inférieurs hideux et monstrueux profitant de l’occasion pour
se mélanger et s’agglutiner aux fêtards du monde terrestre et de cette façon, assouvir
leurs passions inférieures.
Inconscient de ce qu’il se passe
autour d’eux, des hommes, des femmes et des jeunes chahutant et s’enivrant dans
les rues, tombent sous la dépendance et l’influence d’un monde spirituel négatif
qui va sournoisement les pousser dans tous leurs débordements, stimuler leur agressivité,
leur consommation d’alcool, de drogue, leur sexualité irresponsable...
Le lecteur peut trouver cela
ahurissant, impossible ou aberrant. Malheureusement, le refoulement et le
scepticisme ne protègeront jamais l’être humain des actions du monde spirituel.
Pourquoi ?
La réponse est apportée par Allan
Kardec dans « Le
livre des médiums » — page 159 — § 244.
« Les Esprits n’étant que les âmes
des hommes, il y a donc des Esprits depuis qu’il y a des hommes, et par
conséquent ils ont de tout temps exercé leur influence salutaire ou pernicieuse
sur l’humanité. La faculté médianimique n’est pour eux qu’un moyen de se
manifester ; à défaut de cette faculté, ils le font de mille autres
manières plus ou moins occultes. Ce serait donc une erreur de croire que les
Esprits n’exercent leur influence que par des communications écrites ou
verbales ; cette influence est de tous les instants, et ceux qui ne
s’occupent pas des Esprits, ou même n’y croient pas, y sont exposés comme les
autres, et même plus que les autres parce qu’ils n’ont pas de contrepoids. »
À
ceux qui ce croient en sécurité parce qu’ils ne sont pas médiums, dans le
« Le livre des médiums » chapitre XIV – page 159 — il ajoute,
« Toute personne qui ressent à un
degré quelconque l’influence des Esprits est, par cela même, médium. Cette
faculté est inhérente à l’homme, et par conséquent n’est point un privilège
exclusif ; aussi en est-il peu chez lesquels on n’en trouve quelques
rudiments. On peut donc dire que tout le monde, à peu de chose près, est
médium ».
Ensuite, paragraphe
161 — page 104 « Les médiums involontaires ou
naturels sont ceux dont l’influence s’exerce à leur insu. »
Tout comme nos autres sens, la
médiumnité est innée et se trouve plus ou moins développée chez tous les
êtres humains. Ses prémices sont régulièrement associées à l’intuition.
L’influence du monde spirituel :
Nous verrons dans les paragraphes
suivants que l’influence du monde spirituel est constante, car beaucoup d’Esprits
sont encore attachés aux plaisirs terrestres.
Le périsprit ou
corps spirituel unit l’Esprit au corps physique, il est l’intermédiaire par lequel
toutes les sensations terrestres vont passer. « C’est, en outre, l’agent
des sensations extérieures. Dans le corps, ces sensations sont localisées par
les organes qui leur servent de canaux. »
Allan Kardec – Le livre des Esprits –
Chapitre VI – page 121.
L’enveloppe
charnelle renvoie toutes les impressions extérieures à l’Esprit par
l’intermédiaire du périsprit. Pendant son incarnation, l’Esprit qui anime ces
corps, les contrôle et en a la responsabilité.
Les
plaisirs et les excès qu’il impose par sa volonté au corps physique ont une répercussion
négative sur le corps spirituel ou périsprit, celui-ci est intoxiqué et
déséquilibré.
La désincarnation
et l’absence du corps dense ne permettent plus à l’Esprit d’assouvir ses vices
(fêtes, alimentation, alcool, drogues, sexualité, etc.).
Le besoin
ne se dissipant pas avec la mort, l’addiction continue dans le monde de
l’au-delà. Sans plus aucun moyen de combler ses manques, l’Esprit se retrouve
en situation de sevrage forcé.
« L’âme,
une fois dans le monde des Esprits, a-t-elle encore les perceptions qu’elle
avait de son vivant ?
Oui, et d’autres qu’elle ne possédait
pas, parce que son corps était comme un voile qui les obscurcissait. »
Allan Kardec – Le livre des Esprits –
Chapitre VI.
Nous
comprenons pourquoi
« Les Esprits se mêlent-ils quelquefois à nos occupations
et à nos plaisirs ?
Les Esprits vulgaires, comme tu le dis, oui ; ceux-là sont
sans cesse autour de vous et prennent à ce que vous faites une part quelquefois
très active, selon leur nature ; et il le faut bien pour pousser les
hommes dans les différents sentiers de la vie, exciter ou modérer leurs
passions. »
Allan Kardec – Le livre des Esprits – chapitre X — page 213
« Les
Esprits influent-ils sur nos pensées et sur nos actions ? Sous ce rapport
leur influence est plus grande que vous ne croyez, car bien souvent ce sont eux
qui vous dirigent. »
Allan Kardec – Le livre des Esprits –
Chapitre IX — page 183.
Retrouver les plaisirs terrestres :
Les
entités dépendantes cherchent les moyens d’assouvir leurs manques et de
retrouver les jouissances terrestres.
Lors
des grands rassemblements, comme celui du carnaval, les esprits imparfaits attendent
cette opportunité pour envahir les rues et se lier aux fêtards. Les idées et
les pensées des carnavaleux prêts à tous les débordements pour s’amuser vont
créer un champ vibratoire de basses fréquences en adéquation avec celui de ces Esprits.
Selon
la loi d’attraction, des fils invisibles vont réunir les incarnés et les désincarnés.
Dans cette alliance vibratoire négative, la population physique, mentalement
emprisonnée deviendra l’instrument des désincarnés. Elle sera influencée dans
ses débordements et parfois poussée à commettre des actes délictueux. Dans une
symbiose parfaite, par vampirisme, le délinquant spirituel assoiffé va
satisfaire ses besoins en absorbant les effluves d’alcool, de tabac, de drogues,
etc.
« Les Esprits imparfaits
prédominent encore au sein de la population incarnée et désincarnée de la
planète que nous habitons — ils représentent environ trois quarts de la
population totale – et déterminent sa condition d’infériorité physique et
morale. Ils réduisent également les processus d’échange à des expressions
médiumniques primaires et perturbées où les obsessions sont présentes, depuis
les symbioses généralisées des premiers temps jusqu’aux complexes vampirismes
du présent. Le bienfaiteur spirituel Emmanuel explique qu’il existe plus de 20
milliards d’âmes désincarnées, errantes et conscientes, autour de la Terre, dont
la majorité attend toujours une réincarnation. Ces chiffres permettent
d’imaginer le niveau d’hétérogénéité spirituelle qui nous entoure et, par
conséquent, la complexité des échanges torturés et malheureux entre incarnés et
désincarnés et des incarnés entre eux. »
Marlène Nobre – Les masques de
l’obsession – page 22-23.
L’influence du milieu :
« Le milieu dans lequel se trouve
le médium exerce-t-il une influence sur les manifestations ? Tous les
Esprits qui entourent le médium l’aident dans le bien comme dans le mal. »
Allan Kardec – Le livre des médiums – chapitre
XXI.
La terre victime du monde spirituel :
La
terre est un monde peu évolué, au risque de vous décevoir, les êtres humains ne
sont pas des victimes. Jeunes et moins jeunes, nous sommes tous dotés du libre arbitre.
Nous devons prendre conscience que tout ce que nous observons sur terre n’est
que le reflet de l’état mental, moral et spirituel des hommes. Tout comme l’aimant
attire la limaille de fer, les vibrations qu’émettent nos pensées attirent et
s’associent à des vibrations semblables. « Qui se ressemble s’assemble ».
« Si le médium, au point de vue de
l’exécution, n’est qu’un instrument, il exerce sous le rapport moral une très
grande influence. Puisque, pour se communiquer, l’Esprit étranger s’identifie
avec l’Esprit du médium, cette identification ne peut avoir lieu qu’autant
qu’il y a entre eux sympathie, et si l’on peut dire affinité. L’âme exerce sur
l’Esprit étranger une sorte d’attraction ou de répulsion, selon le degré de leur
similitude ou de leur dissemblance ; or, les bons ont de l’affinité pour
les bons, et les mauvais pour les mauvais ; d’où il suit que les qualités
morales du médium ont une influence capitale sur la nature des Esprits qui se
communiquent par son intermédiaire. S’il est vicieux, les Esprits inférieurs
viennent se grouper autour de lui et sont toujours prêts à prendre la place des
bons Esprits que l’on a appelés. »
Allan Kardec – Le livre des médiums –
chapitre XX – page 227.
La
philosophie spirite n’interdit pas les joies terrestres, toutes les attitudes
que nous adoptons dans la vie et les débordements doivent nous éclairer sur
notre état intérieur, nos fragilités, nos imperfections et notre mal-être.
Les
excès d’alcool, la prise de drogue détruisent l’équilibre physique et
périsprital, l’euphorie qu’ils offrent est éphémère, lorsque les produits se
dissipent les inhibitions réapparaissent et les difficultés ressurgissent. Lorsqu’une
personne doit être en état d’ébriété pour s’amuser, être à l’aise en société ou
simplement pour être et faire comme les autres, c’est une personne en
souffrance. Elle doit cultiver les pensées d’Amour, travailler sur l’estime de
soi, sur la volonté et pourquoi pas sur l’orgueil…
Seul
l’équilibre spirituel et fluidique construit et renforce notre bien-être et
notre joie intérieure. En développant les valeurs morales et spirituelles, nous
construisons les véritables piliers de la vie.
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